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18 juillet 1998

Trek - jour 2

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La journée s'annonce belle. Sitôt le déjeuner terminé, on entame le chemin qui doit nous conduire, au terme d'une ascension de près de 1.200 m, au col de Warmi Wañusca à 4.200 m d'altitude, point culminant de ce trek.


Des villageois ont proposé, moyennant rétribution, de se charger d'amener les sacs à dos jusqu'au col. Certains ont accepté. C'est pour ces habitants de villages fort isolés un moyen de gagner quelques 'soles' bienvenus. La montée commence dans un bois d'eucalyptus. Le sentier accidenté, en forte pente, se dessinant entre des pierres éparses, n'est pas facile à suivre. Il deviendra plus praticable quand on aura dépassé la zone de camp qu'utilisent généralement les randonneurs partant du kilomètre 88, à mi-chemin entre Huayllabamba et le col, endroit appelé Llulluhayoc.

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Dès ce moment, le chemin empierré est bien tracé à flanc de la montagne. Alors que notre pas est assez lent, de jeunes enfants et des femmes chargés de sacs nous dépassent d'un pas alerte. L'altitude n'est pas un problème pour eux qui vivent en permanence à plus de 3.000 m.

Mais pour la majorité d'entre nous, c'est une autre affaire. Pourtant, nous venons de passer une semaine près de Puno, exactement à Chuquito, à 3.800 m, en bordure du lac Titicaca. Un jeune garçon de 14 ans, ayant déjà pris le sac de mon épouse, me propose de se charger également du mien. D'abord réticent (fierté oblige), je m'y résous finalement quelques centaines de mètres plus loin. Attachant ensemble nos deux sacs avec une corde qu'il avait eu la prévoyance d'emmener, il se charge du tout et part nous attendre au col. Et il y arrivera bien avant nous. Nous le rétribuons largement pour ce service.

Du col, on a une vue superbe sur les sommets enneigés de la cordillère Vilcabamba ; juste en face de nous, le Salcantay, 6.271 m, domine cette chaîne montagneuse. Le col ne fait que quelques mètres de largeur et de longueur.


Aussitôt s'amorce la descente par une impressionnante série de marches assez hautes et irrégulières qui demandent beaucoup de prudence. C'est au pied de ce gigantesque "escalier" que nos accompagnants s'affairent déjà à la préparation du repas de la mi-journée.


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Petite pause après le repas puis on repart ; le chemin à suivre, descendant dans la vallée du rio Pacamayo, est bien visible sur cette photo. Nous le suivrons en descente puis en remontée jusqu'à atteindre, perché sur un éperon rocheux, les ruines de Runkuracay où nous passerons la deuxième nuit.

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Ces ruines d'aspect semi-circulaire étaient probablement un dépôt que l'on appelait tambo, gardés par des soldats, et qui devait également servir de relais pour les messagers (chasquis) de l'empire qui se relayaient sur les voies de communication. On trouve ces tambos tout au long du chemin. Ils témoignent d'une excellente organisation de l'état qui, moyennant le respect de trois préceptes fondamentaux, garantissait la subsistance de chacun. Ces trois préceptes étaient je crois :
"Ne pas voler, ne pas mentir, ne pas être paresseux"
(ama sua, ama llulla, ama qhilla)


quipu

L'état, très organisé, était parcouru par les chasquis, porteurs du quipu, ensemble de cordelettes de différentes couleurs et codées par des séries complexes de nœuds.

Voici un bel exemple de quipu  Site de Jean Dif).




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